L’hépatite D est une maladie du foie qui survient après une double infection par le virus de l’hépatite (VHB) et le virus de l’hépatite D (VHD). L’infection VHD ne survient qu’en cas d’infection par le VHB. On parle soit d’infection à VHD soit d’infection Delta (c’est la même chose).

Pourquoi et comment se développe l’infection à VHD ?

Le VHD se transmet de la même façon que le virus B par voie parentérale (injection, lorsque la seringue est contaminée par exemple) ou par voie sexuelle.

L’infection Delta persiste en Europe essentiellement en raison de l’immigration de patients coinfectés provenant de zones de forte endémicité. En France, plus de 80% des patients coinfectés B-D sont des migrants originaires majoritairement d’Afrique subsaharienne et d’Europe de l’Est. 

Les hépatites Delta peuvent être aiguës et guérir spontanément (30% des cas) ou chroniques. Les hépatites chroniques Delta sont plus sévères que les hépatites chroniques B avec une évolution plus rapide vers la cirrhose et un risque accru de décompensation hépatique et de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie).

Quels sont ses symptômes principaux ?

Comme l’hépatite B, l’hépatite Delta est le plus souvent asymptomatique.

L’hépatite chronique Delta est plus sévère que l’hépatite chronique B avec une évolution plus rapide vers la cirrhose qui se complique plus souvent avec apparition d’ascite et risque accru de cancer du foie (CHC).

Comment peut-on diagnostiquer une hépatite Delta ?

Le diagnostic d’infection Delta repose sur la recherche d’anticorps totaux anti-delta (sérologie) qui doit être systématique chez tout patient infecté par le VHB.

Il faut ensuite quantifier la charge virale du virus (la quantité de virus dans le sang) pour apprécier l’importance de la présence du virus.

Comment se soigne l’hépatite Delta ?

Plusieurs nouveaux médicaments sont en cours d’évaluation. Actuellement, deux médicaments sont disponibles en France.

  • L’interféron pégylé alpha (Peg-IFNa) consiste en une injection par voie sous-cutanée par semaine pendant au moins un an. Cependant, la durée optimale de traitement n’est pas définie. 
  • Le Bulévirtide, qui bloque l’entrée du VHD dans les cellules du foie, consiste en une injection sous-cutanée tous les jours pendant au moins un an, voire plus s’il est efficace.

Ces deux traitements ne sont pas efficaces dans tous les cas. En cas d’inefficacité, il est important de se rapprocher d’un centre expert qui dispose d’essais thérapeutiques avec de nouveaux médicaments

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